L’enfant curieux adore découvrir de nouveaux sons. Il mène une expérience presque scientifique quand il écoute les sons produits par un maillet sur la matière : le bois, le métal, une peau tendue de tambour, le verre, le béton, l’eau que l’on frappe du plat de la main… Jouez avec lui à percevoir les différences entre les bruits. Frapper à la porte ne produit pas le même son que de frapper sur une poutre, par exemple. Tout dépend de votre mode de vie, vous verrez autour de vous une multitude de sons…
L’éveil aux sonorités
Il se montre curieux de ce qui se passe dans les environnements naturels : les oiseaux, les branches dans le vent, le bruit des pas sur les feuilles mortes, le clapotis de la rivière, la puissante houle des vagues…
Il repère les dangers de la ville grâce aux bruits du moteur de la voiture qui approche, aux pas de la foule qui avance ou s’arrête à un passage piéton, à la porte automatique qui se ferme…
Aux bruits de casserole et de robot de la cuisine s’associent les odeurs des plats en préparation; le bruit de l’eau qui coule dans la baignoire annonce l’heure du bain. Le son amène naturellement un prolongement kinesthésique : les autres sens sont convoqués.
Vous pouvez à tout moment, quand cela s’y prête, vous placer à côté de lui et attirer son attention sur tous ses bruits et le laisser librement en produire en faisant le tour des éléments à sa portée
L’éveil à la musique
Avant de faire écouter une musique à l’enfant, tenez compte de réceptivité et de son tempérament. Si l’enfant est agité, une musique calme a peu de chances de le séduire. Optez pour un morceau aux rythmes plus soutenus et dynamiques du style des musiques de mariages avant de passer à une pièce plus apaisante. Et faites l’inverse si vous sentez que l’enfant a besoin d’être stimulé.
Le coucher est un moment privilégié. La musique remplace alors la petite histoire du soir. Allongé dans son lit et rassuré par votre présence à ses côtés, l’enfant se détache petit à petit de l’agitation diurne pour entre calmement dans un été de tranquillité. Guitare, piano ou violoncelle conviennent très bien à ce moment de transition. Leur caractère intime l’aide à s’apaiser. La musique des berceuses instrumentales a un rythme régulier et un mouvement de balancement propice à l’endormissement.
Quand l’enfant souffre physiquement, une musique bien choisie peut alléger sa douleur en attirant son attention sur les sons, les ruptures de rythme leur sa continuité. Si la musique est connue, elle le rassure, il va spontanément tendre l’oreille et se détacher de la tristesse ou de la douleur présente.
Ce qu’il vaut mieux éviter
N’imposez jamais une trop longue écoute, sa capacité de concentration est encore faible.
Choisissez des morceaux adaptés à son développement sensori-moteur et neurologique : la comptine est parfaite, et les pièces de musique classique courtes et gaies. Laissez-le écouter, arrêter, reprendre et choisir lui même ses morceaux parmi une gamme élargie de styles de musique.
S’il veut bouger, danser et mimer, laissez le faire. Il intègre ainsi la notion de rythme, d’intensité et de tempo.
S’il manifeste une émotion en écoutant une musique, accueillez la simplement et demandez-lui ce qu’il ressent. La musique parle au cœur et peut refléter un ressenti, réactualiser une émotion ou éveiller un souvenir. Nous sommes dans le domaine du sensible